ASSOCIATION POUR LA PROMOTION DE LA LIGNE
FERROVIAIRE NANTES - LA ROCHELLE - BORDEAUX
Membre de la FNAUT
Bordeaux le 29 mars 2012
Objet : Ligne ferroviaire NANTES <> LA ROCHELLE <> BORDEAUX.
Mesdames et Messieurs les Élus des Conseils Généraux, Conseils Régionaux et Députés.
Nous vous sollicitons pour vous alerter sur les problèmes que rencontre la ligne ferroviaire NANTES <>LA ROCHELLE <> BORDEAUX, qui irrigue votre territoire et tout l’axe
« Arc-Atlantique » de Quimper et Rennes à Hendaye et Toulouse.
Vous n’ignorez certainement pas qu’une étude pilotée par RFF et financée par l’État, Réseau Ferré de France, les Conseils Régionaux d’Aquitaine, Pays de la Loire et Poitou-Charentes, le Conseil
Général de la Vendée et la participation du Conseil Général de la Charente-Maritime et de la Communauté d’Agglomération de La Rochelle est en cours.
Un comité de suivi s’est réuni à LA ROCHELLE le 5 mai 2011 est a défini plusieurs pistes déterminant l’avenir de l’axe ferroviaire NANTES <> LA ROCHELLE <> BORDEAUX.
Le diagnostic est sévère, en particulier en ce qui concerne l’état de la voie et de quelques ouvrages d’art entre La Roche-sur-Yon et La Rochelle. Des travaux de sauvegardes vont être engagés
prochainement mais si une rénovation complète n’est pas entreprise dans les prochaines années il y a un risque de fermeture de la ligne. Un investissement global de 220 M€ serait nécessaire pour
moderniser la ligne dans son ensemble.
Parmi les cinq scénarios proposés, deux nous inquiètent particulièrement puisqu’ils envisagent de transformer la double voie existante entre LA ROCHE/YON et LA ROCHELLE en tronçons à une seule
voie (voie unique), entrecoupés de quelques zones de croisement.
Cette solution limiterait les possibilités de développement de l’offre ferroviaire et compliquerait fortement la gestion des circulations en cas de situations perturbées (retards de trains,
etc….).
La plus grande prudence doit être observée afin de ne pas succomber à la tentation immédiate de réduire le coût de remise en état des voies sans en avoir parfaitement maitrisé les conséquences
ultérieures.
Des expériences de ce type ont eu lieu comme par exemple sur la ligne Paris-Granville il y a une quinzaine d’années seulement. La région Basse Normandie est aujourd’hui contrainte de repasser à
double voie certains tronçons afin de répondre aux besoins de transport et à l’exigence de ponctualité.
La région Midi-Pyrénées finance le doublement de la voie Toulouse – St Sulpice devant l’augmentation du trafic (pour un coût supérieur à ce qui serait nécessaire pour Nantes-Bordeaux !)
Il nous apparaît donc inacceptable de s’orienter vers une réduction du potentiel de la ligne à un moment où la demande de transport alternative à la solution individuelle est une exigence qui
progresse fortement en raison de l’augmentation du coût du pétrole et de la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
A titre d’informations, la partie La Roche-sur-Yon <> La Rochelle a connu pour 2010 une augmentation de la fréquentation de 26 % par rapport à 2009 et celle-ci se poursuit en 2011 (+ 8 %).
La région des Pays de la Loire envisage d’augmenter les circulations TER entre Nantes et La Rochelle à l’horizon 2020 et nous estimons que d’ici à quelques années le nombre d’Intercités
Nantes-Bordeaux devrait passer à 6 ou 7 circulations journalières par sens contre trois, avec en priorité le rétablissement des trains du matin supprimés par la SNCF.
Un projet de desserte périurbaine entre La Rochelle et Marans est à l’étude par la Région Poitou-Charentes et notre association demande aussi la réouverture de la gare de Velluire pour la
desserte TER de Fontenay-le-Comte (distant de 10 km). La demande de transport collectif est telle que d’autres réouvertures de gare sont envisageables, comme par exemple Le Champs St Pères,
Nalliers et Dompierre.
Il ne faut pas oublier que près de 4 millions d’habitants vivent à moins de 50 km de cet axe.
La population est principalement concentrée autour des aires urbaines de Nantes, la Roche-sur-Yon, La Rochelle et Bordeaux. L’axe irrigue également les villes moyennes de Luçon, Rochefort,
Saintes, Pons, Jonzac ainsi qu’à proximité les Sables d’Olonne, Fontenay-le-Comte, Niort, Royan et Cognac.L’attrait de cette ligne s’étend aussi, soit directement soit par correspondance au nord
vers Quimper et Rennes, au sud vers le sud Aquitaine (Hendaye, Pau, Tarbes) et vers Toulouse et la côte Méditerranéenne. Les trains Intercités Nantes-Bordeaux, dont certains prolongés à Quimper
ou Toulouse, font d’ailleurs partis de la convention TET (trains d’équilibre du territoire) mise en place par l’État en janvier 2011 et les trois régions concernées, Pays de la Loire,
Poitou-Charentes et Aquitaine ont fortement développé les services TER ces dernières années et comptent bien progresser encore.
Ces différents éléments démontrent son rôle important dans l’aménagement du territoire et sa vocation d’intérêt national. Le dynamisme démographique de cette partie de la façade Atlantique est
aujourd’hui souligné dans toutes les études, et il serait intolérable de diminuer la capacité de la ligne au moment même où on va augmenter les capacités autoroutières (A831) en complète
contradiction avec le Grenelle de l’environnement.
Partant de ces différents éléments, notre association A.P.N.B (ASSOCIATION POUR LA PROMOTION
DE LA LIGNE FERROVIAIRE NANTES – LA ROCHELLE – BORDEAUX) qui œuvre pour l’avenir de cette ligne, est déjà intervenue auprès de RFF qui pilote cette étude pour le compte des collectivités
qui la financent
Pour renforcer notre action nous avons décidé de nous adresser à l’ensemble des élus des régions et départements, traversés par cette ligne. Un courrier similaire a été adressé aux maires.
Nous vous proposons de prendre une initiative au sein de votre Conseil Régional, Conseil Général ou Assemblée Nationale (délibération, motion ou autre) demandant « la modernisation de la
ligne et le maintien de la double voie sur l’intégralité du parcours et de refuser toute proposition qui serait faite par RFF ou l’État d’une mise à voie unique même partielle de
LA Roche-sur-Yon <> LA ROCHELLE ».
Nous restons à votre disposition si vous souhaitez des informations supplémentaires sur ce dossier.
Veuillez, recevoir, Mesdames et Messieurs les Élus nos salutations respectueuses.
Pour réponse ou demande de précision :
Pdt de l'A.P.N.B. Jacques Ottaviani,
9 rue des abeilles, 33370 ARTIGUES-prés-Bordeaux
Tel : 05 56 86 00 41 courriel :
9 rue des abeilles, 33370 ARTIGUES-prés-Bordeaux
Tel : 05 56 86 00 41 courriel : a.p.n.b@orange.fr